En dixième position : Honduras domicile.


Un design rafraichissant de la part de Joma qui nous habituait depuis quelques années à des coupes grossières et des pavés de couleurs improbables (sans compter la demi-douzaine de maillots qu'ils sortent chaque année pour Séville). Bel effort ici donc, les motifs du bas donne le ton moderne, le dégradé du haut est assez dosé pour ne pas tomber dans les années 90 et l'encolure ainsi que les bouts des manches délimitent le tout d'une façon footballistiquement classique avec ce double trait coloré. Seuls bémols : la marque qui se répète sur les manches, et qui surplombe l'écusson de la fédération, comme si elle avait plus d'importance (pourtant le blason est de taille... mais le logo de la marque s'est aligné sur cette caractéristique également...).

En neuvième position : Slovénie domicile.


"Un motif de montagnard", me souffle t-on à l'oreille ? Certes, mais c'est justement parce qu'il représente le Triglav, la montagne divine à trois têtes du pays en haut de laquelle chaque Slovène est censé monter au moins une fois dans sa vie. Bon, après cette page culturelle, c'est surtout parce qu'il fait référence au maillot de 2002 que ce design est plaisant, après que Nike ait fourni pendant des années à la Slovénie des uniformes sans âme. C'était en effet leur première participation à une Coupe du Monde, et le Triglav de chez Uhlsport avait permis au monde entier de se souvenir de ce pays après leur élimination dès la phase de groupes. Inutile de dire qu'il en sera de même pour cette nouvelle édition.

En huitième position : Australie domicile.


Enfin ! Enfin nous n'allons plus confondre les Socceroos avec la Seleçao Brésilienne ! En fait, quand j'entends ça, je me demande comment on pouvait prendre le vert foncé de leur short pour du bleu vif, mais passons. A présent, le maillot seul comporte les deux couleurs sportives principales de la nation. Principales, voires uniques non ? Raté, Nike a trouvé utile de rajouter une bande blanche pour séparer le vert du jaune or. Cela produit un design et une coupe exclusive à cette équipe, ce qui est positif pour la reconnaissance de la puissance et de l'impact sportif du pays, certes. Mais on aura beau trouver toutes les références que l'on veut à ce blanc (les étoiles du drapeau, ou autre... les marques sont fortes pour ça), il rend tout de même l'ensemble un peu plus fade que si ça avait été... que sais-je... du vert encore plus foncé, ou du marron ? C'est sympa le marron, des fois.

En septième position : Brésil extérieur.


La traditionnelle tenue bleue du Brésil pour les matchs à l'extérieur était devenue tellement traditionnelle que depuis 2006, on a l'impression qu'elle n'a jamais changé. Ce design composé de points, qui semble être l'élément constitutif de la nouvelle collection de Nike, si il ne fait pas du maillot un chef-d'oeuvre, a tout de même le grand avantage de démarquer ce maillot de ses prédécesseurs. En effet, il sera à l'avenir évoqué par les générations futures comme "le maillot à points" ou "à pois", ce qui est déjà mieux que "le maillot... bleu". Le seul petit problème, c'est que le Brésil ne s'en sert pas tous les quatre matins, sinon pour le promouvoir, évidemment. Ne souhaitons pas aux supporters Brésiliens que leur sélection fasse une "Maillot Rouge France 2008", dans le jargon.

En sixième position : Angleterre extérieur.


Autant la tendance rétro est de vigueur depuis plusieurs années déjà, autant Umbro a mis les pieds dans le pudding, en reproduisant un maillot à l'apparence cotonneuse digne de Bobby Charlton. Il est probable que ce changement d'orientation, Umbro nous ayant habitués à des élans futuristes auparavant, soit du au rachat de la marque aux diamants par celle au swoosh, puisque la marque Nike poursuit sa tendance rétro à elle depuis la dernière Coupe du Monde ! Les points positifs sont multiples : référence à la Coupe du Monde de 1966 remportée par les Anglais sur leur terre, maillot facilement portable dans la vie de tous les jours, et de plus très confortable selon témoins, et plus simplement le style british sobre et classieux, quoi. Petit couac tout de même : être rétro à ce point, c'est bien, mais être les seuls dans ce cas parmi les équipes du tournoi, ça risque d'être cocasse.

En cinquième position : Japon domicile.


Comme je l'ai expliqué dans un ancien dossier, plein de poussière, le Japon bénéficie de l'indépendance de la branche nippone de la marque aux trois bandes, qui leur fournit toujours des équipements très exclusifs, bien qu'ils respectent aujourd'hui systématiquement la collection globale dans la forme, quitte à la modifier un peu pour le fond. Cette fois, l'attraction réside dans un subtil motif de plumes bien dessiné, exécuté, et intégré au tissu. Du moins pour la version locale du modèle, car pour la version commerciale vendue dans le reste du monde, les plumes sont juste des silhouettes foncées. Bref, ce motif fait tout de même l'unanimité chez les amateurs de poésie, même si il fait juste référence au corbeau divin qui sert de blason à la fédération (Adidas a une autre version de la chose, une histoire d'ADN avec destruction des anciens maillots à la clef, excusez-moi je ne peux pas en dire plus, je commence à tourner de l'oeil). La seconde curiosité, c'est ce gros "carton rouge" sous le col. Le Japon a l'habitude d'intégrer un peu de rouge dans leurs uniformes, mais cette fois les multiples petites touches sont concentrées en un point. Son existence et sa position divisent les opinions, mais ce carton rouge a le mérite de donner d'office un surnom au modèle.

En quatrième position : Corée du Sud domicile.


Depuis que Nike équipe la sélection nationale de Corée du Sud, celle-ci a toujours bénéficié d'une touche exclusive, comme le fait son voisin Japonais grâce à Adidas Japan. Et lorsque ce n'était pas le cas, comme pour la période standardisée entre 2004 et 2006, les guerriers Taeguk se sont tout de même distingués grâce à leur teinte de rouge légèrement rosée (voire fluo en 2002). Cette nouvelle mouture de l'uniforme, bien qu'elle ait retrouvé une teinte de rouge plus profonde, ne déroge pas à l'exclusivité : le premier symbole de l'équipe, le tigre blanc, y est à l'honneur, puisque ce sont ses rayures particulières qui parsèment le corps du modèle. Attention, ce qui fait que le maillot est attirant, c'est que ces rayures sont bien dosées dans leur imprégnation avec le rouge du fond, car elles sont très simplement d'un rouge légèrement plus foncé (grises à l'extérieur), ce qui éloigne tout effet kitch pouvant piquer les yeux à 300 mètres. Après, aussi satisfaisant que puisse être ce maillot, il serait sympathique de revoir à l'avenir cette combinaison unique de rouge/rose flashy - bleu grisé, qui se rappellerait au bon souvenir des Espagnols et des Italiens, entre autres.

En troisième position : France extérieur.


Le maillot domicile faisant référence aux modèles de 1984 et de 1998 (et de 2008 mais tout le monde s'en cogne car il préfère oublier), on pouvait se demander si on allait retrouver, pour la dernière d'Adidas semble t-il, la même référence pour le maillot blanc, comme lors de ces années si inspiratrices. Mais comme en 2008 (mais tout le monde s'en fout toujours), c'est raté, mais au moins ce n'est pas rouge. Et la référence n'est pas si mal non plus : 1980. Platini était déjà bien installé et la France atteignit les demi finales de la Coupe du Monde de 1982 avec ce maillot à fines rayures sur le dos. De quoi motiver à priori. Design plein d'histoire donc, mais aussi sobre, et qui devient même prestigieux avec l'ajout de la couleur or à l'encolure, comme répondant à un coq tout aussi brillant sur la poitrine. Espérons que les joueurs qui porteront le maillot sauront se montrer aussi brillants sur le continent Africain. En tous les cas, Adidas signe là une des plus sympathiques tuniques blanches que les Bleus auront eu l'occasion de porter durant le long bail de la firme Allemande.

En deuxième position : Mexique extérieur.


On a d'abord cru qu'il s'agissait du maillot de gardien. Mais non, ce dernier est rouge. Heureusement que ce n'est pas l'inverse. Cette couleur noire est en tout cas nouvelle dans l'histoire du Mexique, pour les matchs à l'extérieur. Quelque part, c'est une bonne surprise, car le blanc, non seulement c'est salissant, mais en plus si c'est mal travaillé, ça peu vite devenir morose. Ce qui est remarquable ici, c'est l'association de cette couleur à la fois classe (avec du noir on ne peut pas se tromper, encore que certains y arrivent) et menaçante, avec une coupe près du corps qui met en valeur les atouts athlétiques des joueurs. C'est la couleur d'une équipe qui a confiance en elle et qui est prête à le montrer, alors si en plus elle montre comment elle va le montrer, c'est banco. Quand on y pense, c'est vrai que le Milan AC ferait peut-être moins peur si ses joueurs jouaient en vert clair et flottaient dans leurs paletots. Petite touche bonus, les plumes des anciens guerriers aigles qui sont en surbrillance : on avait pris l'habitude de voir de la surbrillance sur quasiment toutes les couleurs des les années 90, mais rarement sur du noir. Et cela rend plutôt bien en fait, c'est comme suggéré avec insistance. Évidemment, le défaut de ce maillot, car il y en a un, c'est que même pour des Mexicains, il peut faire très chaud en Afrique du Sud, alors le noir, bon...

Et le vainqueur, en première position : Argentine domicile.


Un maillage à l'apparence oldschool, une couleur bleue ciel légèrement plus marquée et un blason qui reprend les contours marines de ses plus belles années, what else ? Classique, mais aussi technologique, mais aussi complet, Adidas réussit à atteindre l'essentiel grâce en plus à une répartition équilibrée des deux couleurs et des proportions des rayures. On regrettera seulement que le col adopte une forme aussi banale mais après tout, il était déjà rond lors de la victoire en Coupe du Monde 1978, la première des deux que l'Argentine a gagnées à ce jour. Ce maillot mériterait bien d'être sur les épaules de celui qui en porterait une nouvelle en Juillet.

Au sujet des modèles Techfit : De nombreuses personnes sont soient horrifiées, soient hilares lorsqu'elles sont face à ce nouveau concept d'Adidas, et en vienne à critiquer le design du maillot à cause de ça. Je tiens à leur dire que c'est simplement un bonus technologique, que les joueurs ont le choix de le porter ou d'en porter un sans ces bandes plastiques (modèle Formotion), et que de toute façon ce n'est sûrement pas le modèle que vous trouverez le plus fréquemment en magasin, qui distribue plutôt les modèles pour supporters, les replica. Et même si ces modèles sont tout de même commercialisés, une fois de plus rien ne vous oblige à le choisir si vous n'aimez pas l'apparence que ça a, c'est pour ça que le fabricant a prévu plusieurs modèles qui déclinent le design de base, il pense à tout. Dans le cas des maillots Adidas, c'est ce design de base que j'ai commenté dans cet article. Voilà pour la petite précision. En tout cas, même si ce cru 2010 n'atteint pas la diversité et la richesse des maillots de 1998, il peut se targuer de comporter quelques belles pièces originales.